HISTOIRE
Hans Hutten 1969

La société MOTO LAVERDA fut créée en 1949 par Francesco LAVERDA, qui décida de diversifier la production, essentiellement agricole à ce moment-là.
Les conséquences de la 2ème guerre mondiale avait ruiné l'Italie et le peuple cherchait des moyens de locomotion économiques à l'usage et à l'achat.

L'usine LAVERDA orienta naturellement ses recherches vers cette nouvelle demande et fabriqua de 1949 à 1967des modèles de 75 à 200 cm3 dont les résultats en course furent remarquables, notamment dans les années 50 durant les grandes courses italiennes, comme le Motogiro d'Italia ou la fameux Milan-Tarente, ce qui rendit ces modèles très populaires et entraîna logiquement une augmentation radicale des ventes.

Cependant, les années 60 furent moins fructueuses, le peuple délaissait peu à peu les deux-roues pour l'automobile dans le cadre de leurs transports quotidiens, la moto devenant d'avantage un outil de loisir sportif qu'un simple moyen de transport.

Cependant, les années 60 furent moins fructueuses, le peuple délaissait peu à peu les deux-roues pour l'automobile dans le cadre de leurs transports quotidiens, la moto devenant d'avantage un outil de loisir sportif qu'un simple moyen de transport.

La société LAVERDA, notamment grâce à Massimo, fils de Francesco, sut prendre le virage du renouveau en proposant dès 1968 (un premier prototype fut exposé au salon de Londres en 1966) une moto de grosse cylindrée (650 cm3). La révolution que cette machine apporta dans le monde de la moto n'a pas toujours été suffisamment soulignée: Rompant radicalement avec les méthodes transalpines de l'époque, la conception s'inspira de productions étrangères éprouvées, notamment les modèles Honda CB 77.
De plus, l'usine n'hésita pas à recourir à des équipements étrangers de qualité (équipement électrique Bosch, compteurs Smiths puis Nippon-Denso, etc) lorsque le matériel habituellement fourni par certains accessoiristes italiens n'étaient pas à la hauteur.
Enfin, l'usine se dotait d'une série d'artisans hautement qualifiés et d'une fonderie de premier plan, ce qui déboucha sur une haute qualité des cadres et des moteurs.

Le résultat fut une machine d'emblée fiable et compétitive qui remporta dans sa catégorie, quelques jours avant sa sortie officielle d'usine, le Tour d'Italie, et aussi évolutive puisque sa grande robustesse permit très rapidement de faire passer sa cylindrée à 750 cm3.

Les très bons résultats en courses d'endurance de ces 750 S, SF puis des fabuleuses SFC s'accompagnèrent là encore d'un fort accroissement des ventes: Les 750 LAVERDA devinrent très prisées, notamment en Europe et aux USA.
Mais la société LAVERDA voulait marquer un grand coup supplémentaire et proposer un modèle encore plus performant alors même que la Honda 750 Four venait d'être commercialisé.

L'ambition de LAVERDA était alors claire: Proposer la moto de plus forte cylindrée au monde sans dépasser en termes de poids et de dimensions la 750 Honda Four, référence du moment.
Cela se concrétisa dès 1973, après plusieurs prototypes, par la commercialisation de la 1000 Laverda, première très grosse cylindrée du marché.
Cette moto ne cessa d'évoluer jusqu'en 1989, passant des très brutales 180° dont l'apogée fût la Jota, moto la plus rapide du monde à cette époque, jusqu'aux plus "politiquement correctes" 120° qu'étaient les RGS, RGA et SFC 1000.

Telle est l'histoire, très simplifiée, de ces motos d'exception.

Mais ce qui est le plus extraordinaire, c'est que cette histoire continue encore aujourd'hui. Certes, la marque LAVERDA est actuellement à l'arrêt, mais on ne peut que souhaiter que des nouveaux modèles à venir retrouvent le caractère de leurs ancètres. En attendant, ces vieux gros twins et triples, dont les plus nombreux datent de plus de 20 ans, continuent d'unir tous les passionnés de la planète, si éloignés par leurs origines et leurs cultures et pourtant si proches par leur passion.

Cette photo date de 1952: On y retrouve pourtant déjà ceux qui, 16 ans plus tard, seront les créateurs des 750 et 1000: Francesco Laverda (debout à l'extrême droite), son fils Massimo (accroupis à ses côtés) et l'ingénieur Luciano Zen (debout, cigarette à la main, à gauche. (photo Piero Laverda)